Mon témoignage : Délivrée des ténèbres et de la déception spirituelle

Comme le dit toujours un cher frère en Christ, « derrière chaque homme ou femme, il y a une histoire ».

Je n’ai pas l’intention de beaucoup parler de moi sur ce blog, mais je pense que cela vaut la peine de partager mon témoignage, car c’est ce qui a inspiré ce blog.

Dans Sa miséricorde, le Christ m’a délivrée du pouvoir du péché et de la mort et m’a fait entrer dans Son Royaume de lumière. C’est la bonne nouvelle de l’Évangile. Mais comment cela s’est-il manifesté ? Il m’a sorti du bourbier de l’occultisme et m’a guérie des abus émotionnels et spirituels. J’aimerais donc partager mon histoire.

Mon parcours

J’ai grandi dans une famille catholique, mais le catholicisme était plus une étiquette ou une tradition qu’une véritable croyance. Je devais suivre le catéchisme et assister aux messes des jeunes du samedi soir, alors que mes parents allaient à peine à l’église eux-mêmes. À l’adolescence, le catholicisme ne me parlait plus et j’ai fini par le mépriser. Il s’agissait plutôt d’un ensemble de règles que les parents et les grands-parents s’efforçaient rigoureusement de transmettre, probablement plus par tradition ou pour sauver les apparences dans le village. Dans leur génération, on ne pouvait pas épouser un protestant si l’on était catholique et vice versa.

En grandissant, la vie de famille devenait tendue. Nous ne manquions de rien du tout et avions abondemment (grande maison, nourriture abondante, vêtements, éducation, sorties, loisirs, vacances exotiques…), il y avait une certaine solitude, une négligence émotionnelle et une oppression mentale cyclique. Les tensions pouvaient monter et l’atmosphère, même le silence, pouvait parfois sembler oppressant. Un de mes parents était maniaco-depressif, tandis que l’autre était complètement absent psychologiquement (Ceci n’est pas pour les déshonorer, et je prie pour qu’ils connaissent aussi le Christ).

Vers mes 13-14 ans, j’ai été victime de harcèlement au collège par les élèves. C’était une expérience très solitaire et douloureuse. Je ne pouvais même pas en parler à mes parents, car il y avait très peu de communication. Je ne pensais pas qu’ils se soucieraient de moi ou qu’ils me soutiendraient. Un jour, le harcèlement était « fini », mais cela a laissé une blessure d’insécurité et de rejet en moi.

À la recherche de ma raison d’être à travers l’astrologie

Au cours de mon adolescence, je ressentais des angoisses de plus en plus fortes, mes pensées étaient oppressives, j’avais peur d’être rejetée et je manquais d’estime de soi. Je me posais des questions existentielles, je cherchais un sens à la vie et une identité. Pour couronner le tout, j’ai développé de mauvaises relations dont je dépendais souvent. J’avais l’impression de chercher ailleurs l’attention et l’affection que je n’avais jamais eue à la maison, au point d’avoir un problème de co-dépendance.

Je savais que quelque chose n’allait pas et j’avais désespérément besoin de conseils et de réponses. J’avais besoin de me raccrocher à quelque chose et l’astrologie me semblait être la solution. J’ai commencé par lire les petites rubriques d’astrologie à la fin des magazines ou par entendre parler des signes astrologiques à la radio (en France, c’était constant, les médias étaient remplis du zodiaque, même lors des émissions pour enfants comme le Club Dorothée!!!). Mais cela a vraiment commencé lorsque j’ai trouvé un livre sur mon signe astrologique sur l’étagère de mon père. Ce livre était devenu ma vérité, ma bible…

Très vite, j’ai complètement accroché, en faisant ma propre introspection à travers mon signe astrologique et en définissant mon identité. J’étais convaincue qu’en me cherchant à travers les astres, je trouverais le but de ma vie, ce pour quoi j’étais née, etc.

C’était un cercle sans fin. L’astrologie est devenue une addiction, le zodiaque une obsession, me garantissant une fausse assurance, ce quelque chose sur lequel je pouvais « compter » — du moins, c’est ce que je pensais. J’en suis arrivée au point de pouvoir identifier le signe astrologique d’autres personnes en l’espace d’une minute de conversation, ou même de deviner l’ascendant de personnes qui m’étaient plus proches. En voilà des connaissances occultes… !

Sur un site web d’astrologie, j’ai consulté ma carte du ciel, mais j’avais du mal à la déchiffrer. Quelqu’un allait me mettre en contact avec une astrologue locale qui pourrait l’interpréter pour moi, mais je me suis défilée ! Quelque chose en moi avait peur d’entendre de mauvais présages. Je suis bien contente de ne jamais y être allée !

Mais dans l’ensemble, toute ma pensée a évolué autour de cette connaissance corrompue. Je voyais et interprétais la vie, les événements, les choses, les gens et les relations à travers le filtre du zodiaque. Je « convertissais » même des gens à l’astrologie. De plus en plus, je m’intéressais à tout ce qui était ésotérique : les propriétés des pierres, la numérologie, la lecture des lignes de la main (chiromancie), l’interprétation des rêves, les anges, etc. C’était mon monde. J’achetais les livres et je visitais les magasins. Je cherchais la vérité et, à mon insu, les ténèbres de l’occultisme, les pouvoirs du New Age m’avaient eue.

La sorcellerie frappe à ma porte

À 21 ans, je me sentais vraiment très vide. En fait, l’astrologie et les autres choses occultes ne m’aidaient pas du tout, puisque j’étais encore à la recherche de la vérité. Mais je continuais ; c’était un vrai cercle vicieux. Peut-être qu’il fallait creuser plus… J’ai alors trouvé un autre livre ésotérique dans une brocante. Je l’ai pris sans en vérifier le contenu, comme il ressemblait à ce que je recherchais.

Alors que j’ouvrais le livre chez moi, je me suis sentie mal à l’aise. Je me suis rendue compte que c’était un autre niveau d’ésotérisme auquel je n’étais pas habituée. Il s’agissait de choses sérieuses et « réelles », tandis que moi, je n’avais fait que m’amuser avec de « petits jouets » jusqu’à présent. Je n’étais pas sûre de vouloir m’aventurer là-dedans. Le contenu avait bien éveillé ma curiosité, mais j’ai commencé à avoir peur. Je savais que ce livre m’exposait à une connaissance différente, plus profonde et plus sombre. Il s’agissait en fait d’un ouvrage de sorcellerie.

Assise sur mon lit, avec ce livre ouvert devant moi, j’étais confrontée à une sorte de décision vitale : dire oui ou non à tout cela… Je savais que je savais que me lancer dans cette voie allait changer quelque chose d’important dans ma vie, mais je ne savais pas quoi. J’avais peur. Et par la grâce de Dieu (sans savoir qu’Il était à l’œuvre), je me suis défilée une fois de plus ! Mon cœur tambourinait fort… J’ai fermé le livre et je m’en suis tout de suite débarrassé.

Le Pardon

Une semaine après avoir refusé cette invitation des puissances des ténèbres, j’ai rencontré l’ami chrétien qui allait ouvrir mon chemin au Christ. C’était en 2004 et le film La Passion du Christ venait de sortir, alors nous avons regardé le film pendant une de nos premières rencontres. À l’époque, je détestais tout ce qui était religieux, mais je n’ai pas hésité à regarder ce film vu sa popularité – évidemment, j’avais la FOMO (Fear Of missing Out) — je ne voulais jamais rien manquer ! Mon ami a patiemment fait une pause à chaque scène et m’a expliqué le film. Je ne comprenais pas grand-chose, mais j’appréciais ses explications.

Au fur et à mesure que j’apprenais à mieux connaître mon ami, ses réponses sur toutes choses paraissaient toujours justes et plus avisées que les autres gens. Il avait une approche différente de la vie et un caractère paisible, même s’il passait par des choses difficiles. Mais son approche était toujours celle de la Bible et cela m’agaçait.

Mais un jour, à la suite d’événements éprouvants qui éveillaient ma colère et mon amertume, il m’a parlé de mon incapacité à pardonner et de l’amour de Dieu. Cela m’a transpercé le cœur : je ne pouvais pas aimer ! J’étais incapable : je ne savais pas ce qu’était le véritable amour ! J’ai fondu en larmes, mon cœur brisé… c’était même physiquement douloureux. Il fallait que je connaisse Dieu ! Cet amour et cette vérité que je cherchais depuis si longtemps…

Un véritable revirement spirituel était en train de s’opérer. Non pas celui que le royaume des ténèbres avait prévu, mais celui du Seigneur. Mon cheminement chrétien avait commencé… Toutes les réponses que je cherchais, ce vide énorme que j’avais dans mon âme, Jésus-Christ s’en est chargé. Je n’avais pas besoin des connaissances occultes de l’astrologie, j’avais quelque chose de plus vrai, de meilleur et de plus sûr à quoi m’accrocher : la vraie lumière, le rocher des siècles !

Au fil des années, je suis malheureusement retombée dans l’astrologie en tant que chrétien pendant un certain temps, faute d’être ancrée dans un enseignement biblique solide. (Voir mon article sur le christianisme et l’astrologie.)

Les années hyper-charismatiques, néo-apostoliques, NAR

Il me serait difficile de préciser le jour où je me suis pleinement engagée envers le Seigneur Jésus-Christ, étant donné qu’il y a eu une série d’événements, mais le Seigneur était à l’œuvre. Mon ami avait une répétition de chorale pour son église sur le campus et je l’ai suivi ; j’aimais la musique (en général), j’aimais leurs chants, bien que j’eu encore de très grosses réticences envers certains chants qui me rappelaient l’Église catholique. À partir de là, j’ai commencé à le suivre à l’église. Mais les premiers temps, il y avait un vrai combat en moi : bien que me réjouissant d’aller à l’église, je ressentais aussi comme une honte et je cachais ça à mes amis non-chrétiens du campus.

L’église « croyante remplie de l’Esprit »

Sans le savoir, j’ai été immédiatement plongée dans une église ultra charismatique, originaire du Nigéria. On peut aussi la décrire appartenant au mouvement néo-apostolique. Certains appellent ce mouvement la NAR : la Nouvelle Réforme Apostolique (New Apostolic Reformation). C’était un ministère qui grandissait très rapidement à travers le monde, avec ses propres chaines TV et progressivement, se bâtissait un empire médiatique.

Les enseignements étaient centrés sur la Parole de Foi, la santé et prospérité, la domination, les dons de l’esprit, etc. Une forme de gnosticisme était aussi une partie intégrante des enseignements : atteindre un niveau de puissance par la connaissance secrète de l’Esprit, la recherche des révélations à recevoir, accéder à des niveaux toujours plus hauts… Il va sans dire que je n’avais aucune idée de tout cela à l’époque. Tout ce que je connaissais alors du christianisme était le catholicisme que j’ai fini par mépriser.

En fait, cette église ne vous dira jamais qu’elle appartient à ce mouvement pentecôtiste, ultra-charismatique ou néo-apostolique. Elle affirmera « nous sommes une église remplie de l’Esprit, qui croit en la Bible », mais elle n’appartient à aucune dénomination ni à aucun réseau d’églises quelconque. Elle est son entité à elle seule, elle se veut spéciale et pas comme les autres. Il n’y a aucune référence sur qui ni quoi elle s’est inspirée ou formée, sur quels fondements elle se base.

Loin du catholicisme que j’avais fui, ce type de christianisme était tout nouveau et attrayant. Il avait l’air dynamique, excitant, jeune et tout à fait différent. Avec un cœur sincère, je me suis engagée à fond, tout entière pour Jésus, le louant pour ce qu’il avait fait pour moi. J’étais également fière de prouver à tout le monde que j’avais raison au sujet du catholicisme : que toute la rigidité ou le folklore des rituels étaient inutiles et que l’on pouvait adorer Dieu d’une autre manière, meilleure.

À cette époque, j’étais encore une jeune fille vulnérable et crédule. J’étais étudiante, loin de ma famille et, en raison de problèmes familiaux considérables, je me sentais très seule et sans famille. Et je n’étais pas préparée à la vie adulte. Jésus m’avait sauvée, mais j’avais encore beaucoup à apprendre sur la vie, le monde et ma nouvelle vie chrétienne. Et comme les gens de cette église me couvraient d’amour, j’ai voulu leur faire confiance, faire confiance à l’église et apprendre à progresser.

En tout, je suis restée au sein de cette église pendant dix ans, dont sept ans en tant qu’employée à temps plein dans l’un de leurs « bureaux internationaux » au Royaume-Uni. Cette église est en fait un « ministère global » dont le siège se trouve au Nigeria et implante des églises (branches, églises satellites) partout dans le monde, ainsi que des « bureaux internationaux » administratifs dans certains pays pour gérer les finances et les activités des églises.

Comme dit plus haut, elle se développait très rapidement et bâtissait son propre empire médiatique autour du pasteur principal et de ses enseignements.

Approfondissement spirituel tout en questionnant le système

Le pasteur principal, fondateur et dirigeant était un pasteur nigérian – les adeptes l’appellent « l’homme de Dieu », car il est soi-disant un homme mandaté par Dieu avec une onction spéciale… (Je dois préciser « nigérian » car il faut comprendre le contexte et l’état du christianisme et des églises en Afrique, notamment au Nigéria. Cela fera l’objet d’un autre article). Ce pasteur nigérian était proche du scandaleux TB Joshua (aujourd’hui décédé) et se retrouve souvent en compagnie de Benny Hinn, ce qui en dit bien long. Je développerai ce point dans un autre article si possible.

Je dois préciser qu’au bout d’environ un an, j’ai su que quelque chose n’allait pas du tout. J’ai pleuré de toutes mes forces ! Avec ma nouvelle foi qui se construisait encore (et grâce à l’Esprit de Vérité), j’ai pu cerner que leurs enseignements principaux n’allaient pas dans la bonne direction. Mais je ne pouvais pas exactement préciser de quoi il s’agissait. Tout était si subtil et si habilement tordu, et je ne connaissais rien à la théologie pour pouvoir défendre les Écritures de manière constructive. J’ai donc décidé de lire tout le Nouveau Testament ! (bien que le livre de l’Apocalypse était du charabia pour moi). J’ai noté beaucoup de choses, sur un document Word, en argumentant point par point pourquoi je questionnais les enseignements de cet « homme de Dieu » et je l’ai envoyé à mon pasteur (de l’église locale) !

La manière dont ils insistaient pour que nous écoutions cet « homme de Dieu », et seulement lui, jour après jour, était extrême. Il était celui qui avait « Le Message ». Dans l’église, il y avait des enseignes et des affiches de lui, vêtu la plupart du temps d’un costume blanc. Il y avait des livres, des cassettes, des DVD, des MP3 de ses enseignements à vendre — uniquement ses enseignements. Sans exception, à chaque culte, un ancien devait lire le livret quotidien écrit par « l’homme de Dieu » (chaque membre doit en avoir un exemplaire). Puis, une vidéo de 10 à 20 minutes de ses enseignements devait être projetée sur grand écran. Par après, la prédication du dimanche prêchée par le pasteur de l’église locale était une réitération de l’un de ses enseignements. Et au lieu d’entendre « la Bible dit / le Seigneur a dit », on attendait « Le Pasteur a dit »… Et cela était le modèle dans chaque église locale de ce ministère, à travers le monde.

Nous étions fermement encouragés et poussés à acheter ses enseignements et à les écouter à la maison, dans notre voiture, sur nos téléphones, tout le temps et partout… Nous étions réprimandés lorsque nous écoutions d’autres enseignants de la Bible. Nous devions regarder la chaine TV du ministere.

Il y avait aussi l’enseignement très malsain (cupide) sur l’argent : payer la dîme, l’offrande de semence, le partenariat, les premiers fruits (où l’on donne tout son salaire de janvier). Tous les ans, il y avait des conférences de pasteurs et partenaires avec remises de prix, trophées et médailles pour ceux qui ont participé le plus financièrement!!!

J’ai donné beaucoup d’argent à cette église, à mon grand regret. La pression financière est impossible, et je crois qu’elle finit par rendre les gens pauvres, mais qu’elle enrichit « l’homme de Dieu » et ses serviteurs au sommet. Il y a énormément d’argent dans ce ministère, mais toutes les promesses de richesse sont des mensonges.

Quand je défiais les anciens au début, on me disais que je n’étais « pas encore arrivée à la révélation »…. J’étais encore un bébé chrétien, apparemment. Et à force de me parler gentiment, ils m’ont convaincu, alors j’ai commencé à vraiment écouter « l’homme de Dieu », jour après jour… Peut-être qu’ils avaient raison, c’était moi qui avais beaucoup à apprendre. De plus, je n’avais nulle part où aller et ils « prenaient soin » de moi (spirituellement). Ils avaient aussi cette conviction et l’assurance dont j’avais besoin dans la vie.

Et je crois que c’est quand j’ai enfin commencé à parler en langues que j’ai finalement adhéré à la vision du ministère et je me suis pleinement investie dans cette église (jusqu’à même y travailler à temps plein). Et à ce stade la, on est conditionné a ne plus remettre en question l’homme de Dieu…

La puissance spirituelle

Donc assez vite, dès le début, et dans ce processus d’indoctrination, j’ai été forcée de parler en langues – oui, forcée. Mais comme je voulais m’intégrer, je n’avais pas l’impression (ou je ne voulais pas l’admettre) d’être forcée à ce moment-là. Cependant, l’insistance était bien là.

Parmis les arguments donnés, si on ne parle pas en langues, on se prive de quelque chose de très important spirituellement : on ne peut pas libérer la puissance de l’esprit, activer les dons de l’esprit, parler avec autorité, prophétiser, entrer dans le domaine de l’esprit, commander aux anges, édifier sa foi… Selon eux, c’est un signe d’être rempli de l’Esprit ou d’avoir été baptisé de l’Esprit (ce qui est faux).

Un jour, un ancien m’a pris à part après le culte pour me faire enfin parler en langues. Cela faisait deja plusieurs fois qu’ils ont prié pour moi en m’imposant les mains pour que je prie en langes mais rien ne se passait… Donc il a dû passer plus d’une demi-heure à prier pour moi et me tenant ou m’imposant les mains, à me montrer des versets bibliques sur les langues et à me demander d’ouvrir la bouche pour que cela se produise. La pression était telle qu’il m’a fait fondre en larmes, mais cela ne l’a pas arrêté, il continuait d’insister! J’ai finalement réussi à « entendre » des mots en langues dans mon esprit, plus tard, dans le calme de ma maison, et j’ai simplement « libéré » ces mots. Et voilà, j’ai commencé à parler en langues. Je n’avais aucune idée de ce que cela signifiait, mais je me sentais comblée.

Et pendant de nombreuses années, je l’ai beaucoup pratiqué, de manière très fervente. Ma vie de prière se résumait au parler en langues, et toute activité spirituelle ou même de la vie courante devait commencer par les langues…

Un jour, il m’était arrivée une expérience spirituelle mystérieuse plutôt obscure, impliquant le parler en langues et des pouvoirs spirituels. Il se peut que j’en parle dans un autre article, si Dieu le veut. Pendant de nombreuses années, j’ai pensé que c’était le Saint-Esprit qui était à l’œuvre à ce moment-là, même si j’avais l’impression que c’était étrange et effrayant. Cette expérience était pour la plupart hors de mon contrôle, ce qui était assez inquiétant. Cela ne s’est jamais reproduit par après, mais des symptômes ont perduré pendant des années. La puissance manifestée ce jour là est le type de pouvoirs et de manifestations que l’on voit généralement émaner de « l’homme de Dieu » et de ses disciples lorsqu’ils sont « sous l’onction », ou lorsqu’ils « puisent dans l’onction ».

La culture nigériane et les religions africaines traditionelles

Il y a beaucoup à dire sur ce système d’église : quête de pouvoir et de position hiérarchique, argent, contrôle (mental), manipulation, séduction, pouvoirs spirituels… Je pourrais développer davantage, et il y aurait de quoi écrire un livre ! En réalité, ce ministère fonctionne comme une corporation à structure pyramidale avec un agenda d’expansion mondial. Un des enseignements est bien d’ammasser les richesses des nations, pour le royaume…

L’aspect culturel a également pesé lourd dans la balance. La culture nigériane peut être difficile pour un total étranger et doit être comprise avant de s’y plonger, et encore une fois, je n’y connaissais absolument rien. J’étais totalement immergée dans cette église, composée à l’époque d’une presque totalité de Nigérians, d’une petite partie d’autres Africains et d’une autre minorité insignificante d’Européens comme moi.

Et non seulement les enseignements n’étaient pas bibliques, mais j’ai compris bien plus tard qu’ils véhiculaient une idéologie de « religion africaine traditionnelle » -par exemple l’accès aux bénédictions, les enemis spirituels, ou activer les puissances. Concrètement, les religions africaines traditionnelles ont été un terrain très fertile pour l’arrivée du Pentecôtisme en Afrique, car il y a un chevauchement conceptuel non négligeable entre les deux. (Je compte développer cela dans un article).

Donc, ce mélange de fausses doctrines et des différences culturelles était compliqué. Pour couronner le tout, j’étais encore en train de parfaire mon anglais et de m’habituer au Royaume-Uni ! Quelle école de vie je traversais ! J’étais exposée à ce cocktail de spiritualité culturelle, et je devais apprendre à différencier la Bible de la culture… Un travail difficile ! Bien souvent, il n’y avait pas d’autre choix que de se conformer aux méthodes culturelles (nigérianes) de l’église et des membres de l’église, puisque j’étais en minorité !

Le chemin de la guérison

On pourrait dire que ce passage à travers ce système religieux a été une expérience traumatisante, et que le fait d’y avoir survecu a été un miracle ! Je dois donc reconnaître que, derrière tous les mensonges, le Seigneur était là, Il me soutenait. Il est Souverain, il avait un but pour que je passe par là et par Sa Grâce, Il m’a délivré dans son timing parfait, grâce à un ensemble de circonstances (que je ne peux pas développer ici).

Maintenant, pour (essayer de) résumer cette histoire, faire partie de ce ministère était devenu un esclavage, un emprisonnement spirituel. Plus le niveau d’implication est élevé, plus les chances de quitter sont minces. Cela semble même impossible, comme dans une secte. En sortir physiquement (quand c’est possible) est une chose, mais en sortir psychologiquement et spirituellement en est une autre. Il m’a fallu environ sept ans après avoir quitté pour admettre à moi-même ce que c’était. (On nous lavait le cerveau avec une grande peur afin que nous ne remettions pas en question ou que nous ne discutions pas le ministère ou l’homme de Dieu).

Pendant ces années de rétablissement et guérison, j’ai fréquenté une église pentecôtiste (non africaine) beaucoup plus modérée. Dieu a utilisé cette période pour guérir mon cœur. Je me suis impliquée, je me suis fait des amis et j’ai travaillé dans cette église durant un à deux ans, jusqu’à la période du Covid. Tout paraissait aller pour le mieux, mais je me suis progressivement sentie mal à l’aise, sans savoir pourquoi.

En fait, mon « rétablissement complet » n’a qu’eu lieu pendant la pandémie. La période du Covid fut le moyen de provoquer un nouveau revirement. Avec tout ce qui se passait, je me suis remise en question, ma foi, et le christianisme dans son ensemble – Qu’est-ce que le christianisme, vraiment ? En quoi est-ce que je crois réellement ? Et comment vais-je me tenir devant Dieu un jour, à la lumière de tout ce qui se passe ?

J’avais toujours eu soif de Dieu, mais cette fois, sous un nouvel angle, sérieux, sobre… La première chose que le Seigneur m’a demandé de faire a été de couper complètement mon compte Facebook (l’annuler). J’y perdais beaucoup trop de temps, j’en devenait addict et avec le Covid, quasi tourmentée. Les réseaux sociaux sont devenus un carnage épouvantable pendant la pandémie ! Et là, Dieu avait mon attention. J’ai alors lu un livre qui se trouvait sur mon étagère tout ce temps la et qui était sur le point de changer bien des choses : Citoyen du Ciel, de Frère Yun -l’histoire vraie de l’intense persecution d’un frère chrétien en Chine. Cette biographie a changé ma perception du christianisme, un véritable tournant !

Ensuite, le Seigneur a ouvert ma compréhension spirituelle. J’ai commencé à dévorer ma Bible et il m’a gratifié d’une toute nouvelle compréhension. Je pouvais lire ma Bible sans arrêt, matin et soir. C’était devenu si facile et si logique. J’ai appris à lire les Écritures en contexte. Un voile a été enlevé de mes yeux spirituels et j’ai eu le sentiment d’enfin comprendre de quoi il s’agissait vraiment !

La Saine Doctrine et la Réforme

Dieu a lancé une réinitialisation dans mon cœur, mon esprit et mon âme ! Je devais (re)découvrir la Bible, le Seigneur Éternel et la souveraineté de Dieu.

Pendant les 2-3 années suivantes, en étudiant la Bible et avec l’aide d’autres ressources, le Seigneur m’a fait faire un demi-tour dans tout mon système de croyances chrétiennes : des questions spirituelles et bibliques ont été réglées, la confusion a été dissipée, les forteresses et les murs de faux enseignements ont pû tomber… J’ai (re)découvert ce que signifiait la repentance, et le péché, le jugement à venir, et de quoi on est sauvés !

Il m’a ainsi accordé la repentance sur beaucoup de choses. J’ai eu beaucoup de paix.

Dans les églises charismatiques précédentes, on ne parle que très peu du péché et de la repentance. C’est vague et ce n’est jamais un point central. « L’homme de Dieu » que je suivais (ci-dessus) a même dit qu’il ne prêchait pas sur le péché, parce que le problème du péché avait été réglé à la croix !

Suite à cela, j’ai compris quel genre d’Évangile j’écoutais toutes ces années. En gros, je suis passée de l’Évangile pentecôtiste et charismatique, et de la Parole de foi, néo-apostolique (NAR) à la théologie de la Réforme protestante. Je suis passée d’un christianisme mondain où l’homme est maître de son destin à un christianisme ou Dieu souverain sur toutes choses.

Paradoxalement, je n’ai pas volontairement cherché d’enseignements issus de la Réforme protestante. Je n’ai pas choisi « Réforme » parmi une sélection d’enseignements chrétiens en me disant « ça à l’air bien ». Je cherchais seulement Dieu et je désirais comprendre sa Parole. J’avais soif d’une doctrine saine, vraie et juste, et tout naturellement, ma nouvelle compréhension de la Bible s’est alignée sur les enseignements de la Réforme. Je ne savais même pas ce que signifiait « Réforme », jusqu’à ce que je l’entende de la bouche de solides enseignants de la Bible et de théologiens qui se trouvaient être Réformés !

De plus, je commençais à découvrir l’histoire de l’Église et les principaux événements, mouvements, enseignants, réformateurs, persécutions, etc. Un aspect de notre héritage chrétien très important qui, de même, a été beaucoup négligé dans les assemblées charismatiques.

Quitter le Pentecôtisme

Il va sans dire qu’au moment où j’ai adopté une théologie solide, je trouvais vraiment difficile de continuer à écouter les prédications pentecôtistes bienfaisantes, égocentriques et fondées sur l’expérience le dimanche. J’ai fini par accepter que je fréquentais une église pentecôtiste, même si l’église n’a jamais dit que c’était ce qu’elle était. Elle n’a jamais rien dit en fait, et sa déclaration de foi était vague.

J’avais maintenant une véritable lutte intérieure : j’aimais les frères et sœurs à l’église, mais j’étais fortement affligée par plusieurs choses fondamentales (irrévérencieuses), notamment l’enseignement du dimanche – ou du moins son absence… Même si je savais au fond de moi que c’était le Seigneur qui me poussait dans une nouvelle direction, je devais être rassurée que je ne me trompais pas.

Et voilà que, juste au moment où j’en avais besoin, le Seigneur m’a permis (de manière inattendue) d’entrer en contact avec des chrétiens en ligne et de m’inscrire à une école biblique réformée (Didachè). J’avais besoin d’entendre une doctrine saine et la voilà ! Le Seigneur a pourvu !

Face à une telle conviction, j’ai dû prendre la décision ardue d’arrêter de fréquenter cette église. Par Sa grâce, le Seigneur a pourvu à mes besoins avec une église prêchant la saine doctrine, à seulement cinq minutes de chez moi !

Exposer les ténèbres

Je suis toujours en cheminement, car on ne finit jamais de croitre dans notre vie chrétienne terrestre ! Mais je sais que je ne peux revenir en arrière. Ce qui est acquis est acquis. Et je crois que l’opportunité de créer ce blog est une autre disposition du Seigneur. C’est non seulement un moyen thérapeutique pour moi de tout mettre à plat, mais aussi un moyen de toucher d’autres personnes en recherche spirituelle.

Il y a un réel besoin dans l’église d’aborder la question des abus spirituels et de permettre aux enfants de Dieu d’être éduqués dans la Parole de Dieu et de grandir dans le discernement.

Dieu sait combien de fois, j’ai surfé sur Internet pour donner un sens à la Bible et sortir de la déception ! Je crois que Dieu va, sans faute, délivrer ses enfants bien-aimés de la tromperie des faux systèmes ecclésiastiques et des fausses doctrines. Mais il a besoin de pasteurs, d’enseignants, d’évangelistes, d’apologètes sous forme d’écrivains, de blogueurs ou de Youtubeurs solides, etc (comme ceux qui m’ont aidé à comprendre), pour dénoncer les ténèbres et nous conduire vers la vraie lumière et la connaissance du Christ.

Alors si ce blog peut aider quelqu’un à se détourner des ténèbres et le conduire vers la lumière de Dieu, grace à la présentation de la saine doctrine, rien de cette histoire n’aura été vain. Et toute la gloire est à Lui, à notre Seigneur Jésus-Christ !

Vous pouvez consulter mon autre article sur Pourquoi ce blog pour plus de réflexions sur les raisons (maintenant évidentes) qui m’ont poussées à créer ce blog.

Que Dieu vous bénisse.

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