Y a-t-il de la vraie sorcellerie dans Harry Potter ? Est-ce simplement une histoire du genre fantasy ? Cet essai, étayé par des écrits bibliques, historiques et occultes, tient à nous instruire sur la série Harry Potter et sur les références et pratiques qu’on y trouve. Avec l’aimable authorisation de Marcia Montenegro de CANA, pour m’accorder la possibilité de traduire et de publier en français son article Harry Potter, Sorcery and Fantasy (plus d’informations en fin de post sur Marcia et CANA).
Cet essai est basé sur le premier livre, Harry Potter à l’école des sorciers, qui contient amplement de matériel à discuter. [Toutes les citations sont tirées de la première édition du livre de poche de Scholastics, septembre 1999.]
Harry Potter à l’école des sorciers
Harry Potter est un personnage de la série de livres écrits par J. K. Rowling à propos d’un jeune garçon qui découvre qu’il est en réalité un magicien, en d’autres termes, un sorcier. Quatre livres ont été publiés jusqu’à présent dans la série Harry Potter, et le quatrième livre est sorti à 3,8 millions d’exemplaires aux États-Unis le 8 juillet 2000. Dans le monde entier, 35 millions d’exemplaires ont été tirés des trois premiers livres, dont environ la moitié aux États-Unis (USA Today, 6-22-00, p. D-1).
Le premier livre, Harry Potter à l’école des sorciers, a été publié en Angleterre sous le titre Harry Potter and the Philosopher’s Stone (« Harry Potter et la pierre philosophale »). La « pierre philosophale » fait partie de la théorie de l’alchimie et de la sorcellerie médiévale. Il s’agirait d’une pierre capable de transformer le métal en or et considérée comme le Saint Graal de la sorcellerie (Bill Whitcomb, The Magician’s Companion, St. Paul : Llewellyn, 1994, pp. 351, 485, 527).
Imagination ou occultisme ?
Rowling a été acclamée comme une écrivaine créative et intelligente, dont les livres ont redonné le goût de la lecture aux enfants. C’est sans doute vrai. Cependant, aussi intelligentes ou inventives soient-elles, ces histoires sont centrées sur un personnage qui apprend les arts de la sorcellerie et de la magie.
Une des défenses ou minimisation de la sorcellerie dans les livres de Harry Potter, est de dire que les histoires ne sont qu’une partie normale de l’univers imaginaire d’un enfant. Tolkien et C. S. Lewis sont souvent cités en exemple. Mais Tolkien et Lewis sont-ils la norme en matière de discernement ? Pourtant, ni Tolkien ni Lewis n’ont approuvé l’occultisme. Certes, Lewis et Tolkien ont écrit des romans de fantasy comportant des éléments magiques, mais la question que doivent se poser les chrétiens est la suivante : la fiction (dans n’importe quelle histoire) est-elle centrée sur l’occultisme, et que dit Dieu à propos de l’occultisme ?
Existe-t-il une « bonne » sorcellerie ?
Il est avancé que Harry Potter représente le bien combattant le mal et que, par conséquent, dans le contexte de la fantasy, cela ne pose pas de problème. Ces points de vue soulèvent toutefois plusieurs questions :
- La sorcellerie et la magie dans Harry Potter ne sont-elles que de la fiction ? Si ce n’est pas le cas, les histoires de fantasy qui utilisent l’occultisme comme modèle de lecture sont-elles saines ?
- Est-il biblique d’accepter l’utilisation d’un « bon » pouvoir magique s’il est utilisé pour combattre le mal ?
- Existe-t-il une « bonne » sorcellerie ?
Tout livre populaire pour enfants se déroulant dans un environnement occulte et dont le héros pratique les arts occultes mérite un examen attentif et une réponse biblique. Des sources occultes sont utilisées dans cet article pour montrer que l’occultisme est réel et qu’il fait partie d’une discipline, d’une philosophie et d’une spiritualité sérieuses qui s’opposent au christianisme historique et biblique.
Note à toute personne pratiquant la Wicca/sorcellerie et/ou la magie qui lirait cet article : Cet article n’est pas dirigé contre vous en tant que personne ; il s’agit d’une analyse de la pratique de l’occultisme à la lumière de la parole de Dieu. J’ai moi-même été astrologue professionnelle pendant plusieurs années et j’ai été impliquée dans diverses formes d’occultisme. Je souhaite sincèrement qu’en lisant cet article, vous réalisiez que si Dieu condamne l’occultisme, il vous a tendu la main dans l’amour et la grâce en vous offrant le pardon et la vie éternelle par la foi en Christ. Comme vous le savez, tous les Wiccans, occultistes, magiciens rituels, etc, ne sont pas d’accord sur les concepts et définitions occultes. Il est donc peu probable que tout le monde soit d’accord avec la façon dont j’ai présenté les points de vue occultes, bien que j’aie cité des sources occultes.
La sorcellerie est une réalité
Bien que Harry Potter fréquente l’école de sorcellerie de Poudlard, ce qui est réellement décrit dans le livre est la magie.
Dans certaines cultures, la sorcellerie et la magie sont une seule et même chose. Selon une source, « la sorcellerie européenne s’est développée à partir de la magie, du lancement de sortilèges et de la divination » (Rosemary Guiley, Encyclopedia of Witches and Witchcraft, New York : Checkmark Books/Facts on File, 1999, p. 315).
Comme il n’existe pas de mot hébreu pour « sorcellerie », certaines traductions de la Bible utilisent le terme « sorcellerie », tandis que d’autres emploient le terme « magie », « enchantement » ou « sortilège ». Plutôt que d’utiliser une étiquette, l’hébreu décrit les pratiques de ce que chaque culture traduit par sorcellerie ou magie, comme l’utilisation de potions (ou de poison), les incantations aux esprits, la communication avec les morts, etc.
Chaque culture et sa langue utilisent le terme de sorcellerie ou de magie (ou enchantement, ou sortilège) en fonction de leur compréhension et de leurs pratiques culturelles. [voir la note A en fin d’article pour plus d’explications.]
La sorcellerie contemporaine
La sorcellerie contemporaine, en particulier aux États-Unis, est une forme de néopaganisme religieux et n’est pas de la magie, qui est une pratique occulte. Bien que les croyances varient d’un groupe à l’autre, la sorcellerie et la Wicca englobent généralement les points de vue suivants : honorer la nature comme étant sacrée, le monisme (tout est une seule énergie), le polythéisme (plusieurs dieux) et le panthéisme (tout est Dieu/Déesse) ou le panenthéisme (le monde renferme la divinité).
Un couple de sorciers bien connus déclare que « Le fondement de la Wicca repose sur un cadre philosophique dans lequel chaque phénomène, de la chimie à la clairvoyance, des logarithmes à l’amour, peut être raisonnablement intégré » (Janet et Stewart Farrar, A Witches’ Bible, Part 2, Custer, WA : Phoenix Publishing, 1996, p. 106). Bien que les sorciers et les wiccans puissent pratiquer la magick (en anglais, la magie occulte s’écrit souvent avec un « k ») ou jeter des sorts, ils considéreraient plus probablement qu’il s’agit de magie blanche (white magick) et non de magie. [Pour plus d’informations, voir le document CANA sur la sorcellerie et la Wicca.]
Ceux qui pratiquent la magie peuvent adopter certaines croyances païennes, mais ne s’identifient généralement pas à la sorcellerie. La sorcellerie contemporaine repose sur la croyance que l’on peut avoir accès à l’énergie et la manipuler par le biais de diverses méthodes. Certains pratiquent la magie rituelle (ritual magick), une forme de magie complexe basée sur des enseignements remontant à des civilisations anciennes. Certains assimilent la magie rituelle à la « haute magie » (high magick), décrite dans un livre comme enseignant « comment atteindre son propre génie, son Ange Gardien qui veille sur chaque vie et qui attend fidèlement et patiemment que tous les souhaits de l’homme se réalisent » (Migene Gonzalez-Wippler, The Complete Book of Spells, Ceremonies & Magic, St. Paul : Llewellyn, 1996, deuxième édition, p. 64).


Les magiciens rituels
De nombreux magiciens rituels peuvent également utiliser certains écrits et la philosophie du célèbre magicien Aleister Crowley, décédé en 1947. (À propos, Crowley n’était pas un sataniste, bien que certains satanistes l’utilisent comme modèle et adoptent sa Loi Thélémique, « Fais ce que tu voudras sera toute la Loi », qui aurait été donnée à Crowley par son Ange Gardien/guide spirituel, Aiwass, [Guiley, 71-72]).
La magie est « l’art de changer la conscience et la réalité physique selon la volonté » et la sorcellerie est « la manipulation des forces et des pouvoirs naturels afin d’atteindre un objectif désiré » (Guiley, 212, 314). Selon Lewis Spence, la sorcellerie est aussi définie comme l’utilisation d’un « pouvoir surnaturel présumé par l’intermédiaire d’esprits maléfiques invoqués par les sorts d’une sorcière ou d’un magicien noir » (An Encyclopedia of Occultism, Citadel Press/Carol Publishing, 1996, p. 373).
Voici la définition donnée par un magicien : « La magie est un ensemble de techniques, datant de 70 000 ans, visant à manipuler l’imagination humaine afin de produire des résultats physiques, psychologiques ou spirituels » (J. H. Brennan, Magick for Beginners, The Power to Change Your World, St. Paul : Llewellyn, 1999, p. 44). Ce dernier livre, par ailleurs, m’a été offert par un adolescent de 14 ans qui fréquentait un groupe de jeunes chrétiens.
Le magicien rituel très respecté (par les occultistes) Donald Tyson déclare dans son livret, The Truth About Ritual Magick (Llewellyn, 1994), que « le rituel est un mécanisme qui permet de changer les quatre niveaux de l’être : physique, émotionnel, mental et spirituel » et « Grâce à la magie, un canal de conscience peut être ouvert entre l’esprit ou le Soi supérieur et l’ego ou le moi ordinaire, permettant au Soi supérieur, qui sait toujours qui il est et ce qu’il veut faire, de diriger et de façonner l’ego, rétablissant ainsi l’équilibre des émotions et améliorant la santé » (p. 20). Nous voyons que la sorcellerie/magie n’est pas seulement une pratique, mais qu’elle s’inscrit dans un contexte spirituel. Un garçon de 16 ans élevé dans un foyer chrétien m’a un jour cité Tyson alors qu’il discutait de son « tâtonnement » dans l’occultisme.
Une page non numérotée au début du livret de Tyson nous dit que Tyson « consacre sa vie à l’obtention d’une gnose (gnosis) complète de l’art de la magie en théorie et en pratique. Son but est de formuler un système accessible d’entraînement personnel composé de l’Est et de l’Ouest, du passé et du présent, qui aidera l’individu à découvrir la raison de son existence et le moyen de la réaliser ». Gnosis signifie la connaissance, et implique généralement une connaissance ésotérique par laquelle on acquiert une sagesse spirituelle. Le gnosticisme, terme désignant une religion qui était l’un des principaux ennemis de l’Église primitive, provient de ce mot.
Définition de la magie occulte (magick) par Crowley : « La magick est la science et l’art de causer un changement en conformité avec la volonté » (citée dans Whitcomb, 5). Whitcomb lui-même décrit la magie comme « une façon de créer le monde » et « une approche pragmatique pour changer la psyché humaine et, à travers elle, le monde environnant » (6, 7). Les sorciers prennent leur pratique très au sérieux ; il ne s’agit pas d’une fantaisie, mais d’une partie très réelle des arts occultes. [Voir la note B à la fin de l’article pour plus d’informations].
Une partie de ce qui est enseigné à Poudlard peut relever soit de la magie, soit de la sorcellerie contemporaine, soit des deux à la fois : l’étude du mouvement des planètes, l’histoire de la magie, l’herbologie, les potions, les sortilèges et les charmes. Bien qu’il soit utile de distinguer la sorcellerie de la magie, le fait que Harry Potter soit qualifié de sorcier, de magicien ou d’enchanteur n’est pas pertinent pour examiner le contenu de ces livres et déterminer s’ils sont adaptés à un jeune public.
La magie n’est rien d’autre que la tentative de remplacer Dieu, puisque c’est la volonté de l’individu qui est primordiale dans cette pratique. Ce qu’il faut examiner, ce sont les idées et les enseignements contenus dans le livre.
La pierre philosophale et l’alchimie
Au cœur de l’intrigue (et du titre en anglais), se trouve la pierre du sorcier, en réalité « la pierre philosophale » (titre modifié pour les livres publiés aux États-Unis et en France). La pierre philosophale est liée à l’alchimie, une pratique occulte qui associait l’exploration des minéraux à des pratiques gnostiques de sorcellerie visant à transformer les métaux communs en or et, par ce biais, à atteindre une transformation spirituelle intérieure. L’alchimie est définie par un occultiste comme « le processus de transmutation et de purification… de l’âme par la discipline de purification et de combinaison de matériaux physiques et de substances chimiques qui sont symboliques des transformations spirituelles », et la pierre philosophale était une « métaphore de l’esprit illuminé » et la « première substance dont tous les autres métaux sont dérivés » (Whitcomb, p. 485, 527).
D’autres descriptions de l’alchimie révèlent sa nature métaphysique : « La haute magie et l’alchimie sont des branches jumelles du système magique appelé hermétisme… » et « Il existe un lien intrinsèque entre l’alchimie et la Kabbale… Comme l’alchimie, la Kabbale voit trois plans dans la nature – le mental, l’astral et le matériel […] Ainsi, l’alchimiste, un magicien Hermétique, base son travail physique et spirituel sur la Kabbale, en particulier sur le Tarot… ». (Gonzalez-Wippler, pp. 61 et 63). La Kabbale est trop complexe pour être décrite ici ; il suffit de dire qu’il s’agit d’une perversion gnostique occulte du judaïsme qui « est un système intégral de symbolisme, angéologie, démonologie et magie » (W. B. Crow, A Fascinating History of Witchcraft, Magic, and Occultism, Hollywood : Wilshire Book Company, 1968, p. 82). Le Tarot est un jeu de cartes utilisé pour la divination.
Nicolas Flamel
Rowling fait référence à Nicolas Flamel dans le premier livre de Harry Potter (103, 219) en tant que collaborateur d’Albus Dumbledore, le directeur de Poudlard, en matière d’alchimie. Harry et ses amis fouillent la bibliothèque à la recherche du nom de Flamel afin de savoir qui il est (197-8). Ils lisent finalement qu’il est le « seul alchimiste qui ait réussi à fabriquer la Pierre Philosophale » qui permet de transformer le métal en or pur et de donner l’immortalité en produisant « l’Élixir de Vie » (219, 220). Dans le livre, Flamel a atteint l’immortalité puisqu’il a 665 ans (220).
Selon Jacques Sadoul dans Le trésor des alchimistes (Alchemists and Gold, G. P. Putnams’ Sons : New York ; 1970), Flamel était un « adepte français du XIVe siècle et un scribe public » (p. 243) et un personnage clé dans l’histoire de l’alchimie. Un « adepte » est un maître du savoir ésotérique, y compris de l’occultisme. Flamel est également mentionné à plusieurs reprises dans le célèbre ouvrage Witchcraft, Magic & Alchemy (Grillot de Givry, Dover publications, 1971, pp. 216, 349, 352, 360, 367, 378, 384) et dans un livre des éditeurs de GNOSIS Magazine (Richard Smoley et Jay Kinney, Hidden Wisdom, A Guide to the Western Inner Traditions, New York : Penguin/Arkana, 1999, p. 184).
Le livre de Rowling mentionne que la femme de Flamel s’appelle « Pernelle » [Ndlt: en V.O. « Perenelle », ce qui serait son vrai nom en réalité], et que Flamel et sa femme ont plus de six cents ans en raison du succès de Flamel avec la pierre philosophale et de la découverte de l’Élixir de Vie, qui l’a rendu immortel (220). Dans Encyclopedia of Occultism de Spence, la femme de Flamel est appelée Petronella (il existe probablement plusieurs variantes de ce nom). Spence affirme que Flamel a commencé par étudier l’astrologie avant de tomber sur un livre contenant des instructions et des images de serpents, censé être un livre occulte écrit par un alchimiste et magicien du nom d’Abraham, vers 1400 (1-2). Cela a conduit Flamel à approfondir ses recherches, pour finalement parvenir à transformer le mercure en or et à découvrir « l’Élixir de Vie » (162), comme cela est indiqué dans le livre de Rowling. Flamel acquit une réputation de magicien et « ses disciples croyaient qu’il était toujours vivant, bien que retiré du monde, et qu’il vivrait pendant six siècles » (162). Le livre de Spence consacre plus de trois pages à l’alchimie (9-12). Si Flamel était associé à Dumbledore, le directeur fictif de Poudlard, cela fait naturellement de Dumbledore un praticien de l’occultisme. Dumbledore est fictif, mais Flamel et l’alchimie font partie de l’histoire des pratiques occultes.
Au début de son livre, Sadoul cite un certain Claude d’Yge, qui met en garde contre une vision entièrement terrestre ou entièrement spirituelle de l’alchimie, et invite plutôt à considérer que « l’alchimie n’est qu’un symbole utilisé pour révéler par analogie le processus de la “Réalisation spirituelle”, en un mot, que l’homme est à la fois la matière première et l’athanor de l’Œuvre – qu’ils la poursuivent de toutes leurs forces ». « L’Œuvre » fait référence à la « Grande Œuvre » de l’alchimie. Voici une description encore plus précise : « Par essence, l’alchimie a trait à la libération et à la transformation de la conscience. Mais il s’agit d’une transformation d’un type très spécifique. On pourrait dire que l’or des alchimistes est le corps de la résurrection », qui est une « divinisation » et une immortalité de soi (Smoley et Kinney, 192).
L’alchimie cherche à faire de l’homme un dieu, capable de créer et de transformer par sa volonté, ses connaissances secrètes et son accès magique aux forces.
La sorcellerie n’est pas une affaire d’actions mécaniques ou de prétention au pouvoir, mais repose sur des principes occultes et une spiritualité sous-jacents. Comme nous le dit clairement Rowling, « Harry s’est vite rendu compte que la magie ne se résumait pas à brandir sa baguette magique et à prononcer quelques mots amusants » (133). En effet, comme n’importe quel livre sur la sorcellerie le confirmera, il en est ainsi !
Les Moldus
Les non-sorciers, appelés « Moldus », sont généralement présentés de manière assez négative dans ce livre. La famille ayant adopté Harry après la mort de ses parents – la sœur de sa mère et son mari – est dépeinte de la pire façon qui puisse être. Leur mauvais caractère avéré et leur opposition à la sorcellerie (qu’ils considèrent comme « bizarre ») sont combinés, de sorte que l’on a l’impression que l’opposition à la sorcellerie et à l’occultisme est absurde, étroite d’esprit, cruelle et le résultat de la stupidité et de l’ignorance (pp. 1-8, 36, 40, 53, 59).
Cette représentation des Moldus apparaît encore plus clairement dans les traductions étrangères des livres. En italien, « Moldus » est traduit par « Babbani », qui ressemble à « babbioni », c’est-à-dire des idiots, et le mot néerlandais est « Dreuzel », qui ressemble à « dreutel », argot désignant une personne maladroite (« The Magic Words : Potter est un succès dans 33 langues », John Kelly, The Washington Post, KidsPost, 7-7-00, p. C-13).
Naturellement, il s’agit en partie d’une intrigue permettant à Harry d’échapper enfin à un environnement pénible, ce à quoi de nombreux enfants peuvent s’identifier. Toutefois, vers quoi Harry se réfugie-t-il ? Vers l’école de sorcellerie de Poudlard ! En fait, de nombreux adolescents en difficulté « se réfugient » dans le monde de l’occultisme, qui semble leur offrir une identité, un sens à leur vie et un sentiment d’appartenance. N’est-ce pas ce que Harry recherche à Poudlard ? Un modèle basé sur l’occultisme est-il un lieu de fuite sûr ?
Les fantômes
Les fantômes abondent dans le premier livre. Chacune des quatre maisons de l’école de Poudlard a son propre fantôme. De plus, Harry voit ses parents décédés dans un miroir spécial et communique avec eux (208-209, 210, 212). Dumbledore explique que le miroir « ne nous montre ni plus ni moins que le désir le plus profond et le plus désespéré de nos cœurs » (213), ce qui laisse ouverte la question de savoir si Harry a réellement vu ses parents décédés. Néanmoins, comment les jeunes enfants vont-ils interpréter cela ? Il est très probable qu’un enfant prenne cela au pied de la lettre et croie que Harry a pu voir ses parents, d’autant plus que les parents répondent.
Dieu interdit le contact avec les esprits et les morts (Lévitique 19:31, 20:6 ; Deutéronome 18:10-11 ; Ésaïe 8:19) ; on nous dit que les morts sont partis pour être avec le Christ ou dans un lieu de souffrance et qu’ils ne peuvent être contactés (Luc 16:19-31 ; 2 Corinthiens 5:8 ; Philippiens 1:21-23). (Le miroir est ultérieurement utilisé pour la divination).
L’astrologie
Dans la forêt interdite, Harry et ses compagnons rencontrent des centaures (créatures mythiques mi-hommes, mi-chevaux) que Hagrid appelle des « contemplateurs des astres » (254). Apparemment, les centaures cherchent à être guidés par l’astrologie (257, 259). L’un d’eux déclare : « … nous avons juré de ne pas nous opposer aux cieux. N’avons-nous pas lu ce qui est à venir dans les mouvements des planètes ? » et « Les centaures s’intéressent à ce qui a été prédit », vraisemblablement par l’étude des planètes (257).
Bien que l’amie de Harry, Hermione, répète plus tard une critique sur l’astrologie (qu’elle a entendue d’un professeur et qu’elle raconte pour réconforter Harry) en la qualifiant de « branche vague de la magie » (260), elle est toujours considérée comme un art occulte et Hermione ne dit pas que l’astrologie doit être évitée.
En revanche, Dieu condamne l’astrologie (Isaïe 47:13-15 ; Jérémie 10:2 ; Amos 5:26-27 ; Actes 7:42-43) et toutes les formes de divination (Deutéronome 18:10-12 ; 2 Rois 17:17 ; Actes 16:16) (l’astrologie est de la divination).
Divination, sortilèges et visions occultes du monde
Ce livre regorge de références aux outils de divination, aux sortilèges et aux visions occultes, et parfois même de leur utilisation pure et dure.
Le miroir
Harry a un aperçu de ses parents décédés dans Le Miroir du Riséd (« désir » épelé à l’envers), et ce miroir est utilisé plus tard par Quirrell et Harry pour localiser la pierre philosophale (289-92). Lorsque Harry se regarde dans le miroir pour recevoir une vision qui lui donnera l’emplacement de la pierre, il obtient surnaturellement la pierre dans sa poche (292). Les miroirs, les eaux stagnantes, les cristaux et autres surfaces réfléchissantes sont utilisés comme outils de divination dans l’occultisme, une méthode de voyance appelée « scrutation » ou cristallomancie (de Givry, 305-08 ; Farrar, 201, 326 ; Guiley, pp. 307-08 ; Spence, 111-12). L’objet préféré des sorcières était un miroir magique dans lequel elles voyaient des visions ou recevaient des images mentales après avoir fixé le miroir (Guiley, 398).
Les miroirs sont utilisés depuis longtemps dans l’occultisme. On raconte notamment que des sorcières ont enseigné à Pythagore comment augurer (dans le sens de la divination) en « tenant un miroir magique face à la lune », et que des magiciens se fixaient dans des miroirs jusqu’à ce qu’ils entrent dans une transe légère et « aient des visions qui répondaient aux questions qui leur étaient posées » (Guiley, 229). Dans A Witches’ Bible, la scrutation est « toute forme de divination qui consiste à contempler quelque chose (boule de cristal, miroir noir, mare d’encre, etc.) pour obtenir des images visuelles perçues psychiquement » (326). La divination, qui consiste à obtenir des informations inconnues par des moyens surnaturels et ésotériques, des outils occultes ou en lisant des significations cachées, est strictement interdite par Dieu (Deutéronome 18:10-11 ; Actes 16:16). Harry utilise le miroir comme une forme de divination pour trouver la pierre et il semble connaître le principe occulte du regard dans le miroir puisqu’il essaie d’empêcher Quirrell d’y « accorder toute son attention » (290).

La correspondance magique entre les gens et les objets
Les sentiments subjectifs et l’intuition sont au premier plan du New Age et de l’occultisme. Prendre une décision repose souvent sur le sentiment d’être « bien » sur quelque chose. Lorsque Harry achète une baguette magique, de nombreuses baguettes lui passent entre les mains jusqu’à ce qu’il obtienne enfin la « bonne », ce qui lui fait ressentir « une chaleur soudaine dans les doigts » (85). En fait, ce n’est pas Harry qui choisit sa baguette magique, mais « c’est vraiment la baguette magique qui choisit le sorcier » (82). Il s’agit d’une vision très occulte de la manière dont les choses fonctionnent dans le monde – une vision de la correspondance magique à l’œuvre entre les personnes et les objets. C’est presque une forme d’animisme, la croyance que les objets contiennent des forces intelligentes ou des esprits.
Les baguettes magiques
Les baguettes magiques, qui étaient aussi connues sous le nom de baguettes de sourcier, sont très connues dans les arts occultes. Elles sont utilisées pour la purification, la divination, la concentration de l’énergie dans un sort, la recherche d’eau ou de trésor, et l’invocation d’esprits [y compris le diable dans la magie noire] (de Givry, 106-108, 311-320). Dans la sorcellerie contemporaine, la baguette est un outil de travail magique et « l’instrument d’invocation des esprits » (Guiley, 380). Les Farrars citent un autre livre selon lequel une baguette est utilisée « pour appeler et contrôler certains anges et génies » et est souvent marquée de symboles occultes (257-58) [les « génies » étaient considérés comme des divinités inférieures attachées à chaque mortel, {Spence, 239}]. Un livre représente une photographie du dénommé Aleister Crowley, avec une « baguette magique » dans sa main droite, (Gonzalez-Wippler, 287). Les occultistes croient généralement que Moïse était un magicien qui a triomphé des Égyptiens et de la mer Rouge par la sorcellerie avec son bâton (de Givry, 311 ; Guiley, 380). Or, la Bible nous dit que c’est Dieu qui a accompli ces miracles, en se servant de Moïse (Exode 14:21).
Le serpent
Avant d’apprendre qu’il est un sorcier (magicien, enchanteur), Harry visite le zoo et découvre qu’il est capable de communiquer avec l’un de ses occupants, un boa constricteur. Les agissements de Harry permettent au serpent de s’échapper comme par magie suite à un échange silencieux entre eux deux (p. 27-28). Ce qui est intéressant, c’est que ce soit avec le serpent que Harry découvre sa capacité magique à communiquer avec les animaux. Les serpents occupent une place particulière dans l’occultisme, généralement en tant que symboles de la sagesse, de l’illumination, de la fertilité ou du pouvoir féminin (Jack Tresidder, Dictionary of Symbols, San Francisco : Chronicle Books, 1998, 184-87). « Le serpent était par-dessus tout un symbole magico-religieux de la force vitale primitive, parfois une image de la divinité créatrice elle-même » (Tresidder, 184). Il n’est pas suggéré ici que l’auteur ait voulu faire ces associations, mais il s’agit d’un point d’intérêt étant donné que Harry est un sorcier né.
Les chouettes
Les chouettes sont utilisées comme oiseaux messagers pour les élèves de Poudlard. Rosemary Guiley note qu’au Moyen Âge, « des démons prenant la forme de chouettes aidaient les sorcières, les accompagnaient dans leurs vols sur balai et faisaient des courses maléfiques pour elles » (251). (Bien sûr, les sorcières n’ont jamais volé sur des balais ; cela fait partie du folklore. Néanmoins, on notera que les chouettes étaient les messagères des sorcières dans le folklore et qu’elles apparaissent également dans le livre de Harry Potter en tant que messagères).
La télépathie
Un « chapeau de triage » est placé sur la tête des enfants pour décider quelle maison, parmi les quatre de l’école, chaque enfant doit rejoindre. Le chapeau décide de cela et peut manifestement lire dans les pensées (121). Bien sûr, il n’y a pas de chapeau ou d’objet qui puisse faire ces choses, mais les pratiques sont réelles. La tentative de lire dans les pensées, la télépathie, est un art psychique qui est enseigné dans les cours de développement psychique et autres cours occultes (l’auteur de cet article a suivi de tels cours). Bien entendu, seul Dieu est omniscient et connaît l’esprit et le cœur des hommes (Job 38:4, Psaumes 44:21, Luc 11:17, Luc 16:15).
Les sortilèges
Les sorts sont enseignés à Poudlard et sont utilisés tout au long du livre, même lorsque les amis de Harry utilisent un sort de « ligotage » sur leur ami (273). Curieusement, l’ouvrage A Witches’ Bible (La bible des sorcières) contient un sort de ligature (141). L’intérêt pour les sortilèges est présenté comme une chose saine lorsque les enfants sont dans le train pour Poudlard et qu’on demande à Ron d’exécuter un sortilège. Comme il n’y parvient pas, Hermione se vante d’avoir déjà pratiqué des sorts en faisant « quelques sorts simples » et qu’ils ont réussi (105). Il est facile de trouver des livres sur les sortilèges dans n’importe quelle librairie, et encore plus sur Internet. Ils ont été publiés dans des magazines pour adolescentes. Les sorcières et d’autres personnes jettent des sorts aujourd’hui ; il ne s’agit pas d’une charmante fantaisie.
Silver Ravenwolf, une sorcière, a écrit plusieurs livres destinés aux adolescents, dont Teen Witch (1998), qui s’est si bien vendu que les librairies avaient du mal à le garder en rayon. Teen Witch et d’autres livres de ce type sont remplis d’instructions pour jeter des sorts. Que ces sorts fonctionnent ou non n’est pas la question ; jeter des sorts et faire de la sorcellerie relèvent de l’occultisme et sont clairement interdits par Dieu (Deutéronome 18:10-11 ; 2 Rois 17:17, 20:6 ; Isaïe 47:10-15 ; Malachie 3:5 ; Actes 8:11, 13:6 ; Apocalypse 18:23, 21:8).
Le côté obscur
Des références sont faites au méchant Voldemort (la dernière partie de son nom, « mort », signifie « mort » en français) et à d’autres personnes comme étant passées du « côté obscur » (54, 110). L’implication est que les gens ne sont pas intrinsèquement mauvais, mais qu’ils soient fondamentalement bons ou moralement neutres, et qu’ils peuvent aller d’un côté ou de l’autre (55). Ce point de vue est fondé sur l’idée de la polarité et minimise en fin de compte le mal lui-même et l’idée du bien et du mal absolus. La morale sans absolu n’est pas une morale du tout, car elle change en fonction de l’expérience, de la culture, des définitions ou du contexte historique.
Elle s’apparente à la philosophie taoïste du yin-yang. Celle-ci repose sur la croyance que les contraires dans le monde sont des forces égales qui sont perçues comme opposées mais qui font en réalité partie d’un tout, et qu’elles sont dans un état de constante fluctuation, se fondant l’une dans l’autre. C’est pourquoi il y a un point blanc sur le côté noir et vice-versa. Ce point de vue a été popularisé par la « Force » des films de la Guerre des étoiles (Star Wars), dans lesquels on peut basculer dans le « côté obscur ». [Voir l’article du CANA sur le Yin-Yang].
L’idée de polarité est essentielle dans les philosophies occultes et nie le conflit entre le bien et le mal. Les Farrars le soulignent bien : « La théorie de la polarité soutient que toute activité, toute manifestation, naît (et est inconcevable sans) l’interaction de paires et d’opposés complémentaires… et que cette polarité n’est pas un conflit entre le “ bien ” et le “ mal ”, mais une tension créative comme celle qui existe entre les bornes positives et négatives d’une batterie électrique. Le bien et le mal n’apparaissent qu’avec l’application constructive ou destructive des résultats de la polarité… » (107). Ils ajoutent que les religions monothéistes sont piégées dans la croyance que le bien et le mal sont une polarité et que lorsque le mal est vaincu, seul le bien subsiste. Les Farrars affirment que « sous le règne incontesté d’un Créateur non polarisé, rien ne peut arriver » (111). En d’autres termes, un monde sans cette polarité ne peut exister, ou est insipide s’il existe ; le bien ne peut exister sans le mal. Bien sûr, « un Créateur non polarisé » est exactement le vrai seul Dieu vivant et il est absolument bon :
Voici le message que nous avons entendu de lui et que nous vous annonçons : Dieu est lumière et il n’y a pas de ténèbres en lui.
1 Jean 1.5
Plutôt que le point de vue de Dieu selon lequel nous avons tous une nature déchue et pécheresse qui n’est rachetée que par la foi en un Christ crucifié et ressuscité (Jean 3:18-20 ; Romains 3:23-25 ; Colossiens 1:13-14), nous aurions un « côté obscur » et, par choix, nous pouvons être bons, en évitant totalement le « côté obscur ». Le professeur Quirrell, un allié du méchant, ne peut pas toucher Harry parce que celui-ci avait été profondément aimé par sa mère ; l’amour humain peut repousser le mal (295, 299). Dans cette vision du monde, la rédemption n’est pas nécessaire. Le bien et le mal sont les deux faces d’une même pièce, tous deux faisant partie d’une plus grande unité et se complétant l’un l’autre, de sorte qu’il n’y a pas de bien ou de mal absolu. Même le méchant, Voldemort, qui est censé être maléfique, n’est « pas… vraiment vivant [ donc] il ne peut pas être tué » (298). En l’absence du bien et du mal absolus, qui a besoin de rédemption ? En l’absence du bien et du mal absolus, à quel moment passe-t-on du « côté obscur » et où se trouve la limite ? ? L’occultisme et le livre n’ont pas de réponse à cette question.
Magie blanche, magie noire (White Magick, Black Magick)
Les sorciers affirment souvent qu’ils sont des sorciers « blancs » ou qu’ils pratiquent la magie « blanche » et utilisent leurs pouvoirs pour le bien. Cette idée est au cœur du livre Harry Potter, puisque Harry apprend à utiliser la sorcellerie d’une « bonne » manière. Les sorts sont parfois utilisés sur des Moldus (251). Les personnages du livre utilisent la sorcellerie pour combattre la magie « noire » (190-91, 217, 227). Il y a même un cours à Poudlard qui enseigne aux élèves comment se protéger contre les « forces obscures » (67, 134), tout en étudiant l’essence même de la sorcellerie – sortilèges, potions, formules magiques, etc. Mais Dieu condamne toute sorcellerie (voir les passages précédents cités), il n’y a donc pas de magie « blanche » ou « noire », tout provient de la même source. Les seules personnes qui font ces distinctions sont les occultistes. N’oubliez pas que Harry n’apprend pas des tours de magie, mais de la magie occulte (magick).


Il est cependant intéressant de noter ce qui se passe à la fin du livre, à la suite de l’avertissement donné par l’école aux élèves de « ne pas utiliser la magie pendant les vacances » (307). Harry, par défi et rébellion, prétend non seulement utiliser la magie, mais l’utiliser pour se venger de son cousin détesté, Dudley : « Ils ne savent pas que nous n’avons pas le droit d’utiliser la magie à la maison. Je vais bien m’amuser avec Dudley cet été… » (309). C’est la dernière phrase du livre.
À la lumière de la Parole de Dieu, comment devrions-nous percevoir un livre dont le héros apprend la magie et qui enseigne le principe même de la magie « blanche » et de la sorcellerie ? Si un chrétien pense que Harry peut faire de la magie « blanche », alors, peut-il sincèrement dire à un sorcier que la sorcellerie « blanche » est mauvaise ? Accepter Harry Potter comme un héros amusant pour les enfants risque de donner l’impression que vous êtes hypocrite lorsque vous critiquez la sorcellerie contemporaine, la Wicca et la magie blanche.
L’occulte et la mort
Le cours de Transfiguration est qualifié de « complexe et dangereux » par le professeur (134) ; Dumbledore dit à Harry que des hommes « ont dépéri » devant le Miroir du Riséd ou « ont été rendus fous » par celui-ci (213.). Le professeur Rogue parle de la façon dont ses breuvages sont « envoûtants » pour l’esprit et « ensorcelants » pour les sens (137) ; et il y a des livres dans la bibliothèque de Poudlard qui contiennent de la « puissante Magie Noire » (198). Dans un article du New York Times (7-10-00, B-1), le journaliste écrit à propos de Rowling : « Elle a laissé entendre que le climat pourrait s’assombrir au fur et à mesure du déroulement de la série. La mort d’un personnage dans le quatrième livre, a-t-elle dit, est “le début des morts” ».
Mais le meilleur hommage à la mort est donné vers la fin, lorsque Harry Potter apprend que Nicolas Flamel et sa femme mourront après la destruction de la Pierre Philosophale. Harry est triste, mais Dumbledore fait une déclaration étonnante :
« Après tout, pour un esprit bien organisé, la mort n’est que la prochaine grande aventure » (297).
Cette phrase est répétée plus tard par Harry à ses amis, Ron et Hermione (302).
L’occultisme est toujours lié à la mort, que ce soit de manière déguisée ou flagrante. La déclaration de Dumbledore me rappelle une bande dessinée que j’ai vue dans un centre commercial et dans laquelle une belle fille nommée la Mort dit au héros que « la Mort est une amie » et que le héros veut la suivre. En revanche, dans le christianisme, la mort est le résultat du péché (Romains 5), elle est appelée le « dernier ennemi » et elle disparaîtra (1 Corinthiens 15:26 ; Apocalypse 20:14).
Conclusions : La fantasy et l’occulte
On trouve dans ce livre des éléments de fiction et de narration de qualité. En même temps, toute l’histoire se déroule dans un contexte occulte, avec des références à des pratiques et des points de vue occultes réels mêlés à la fiction. Le héros du livre est un magicien/sorcier ayant pour objectif d’apprendre à utiliser ses pouvoirs par le biais de l’occultisme. On fait grand cas du fait que l’auteur a commencé à écrire sur des bouts de papier dans un café, alors qu’elle touchait des allocations sociales. Cela laisse croire que tout est le fruit de son imagination ; cependant, elle n’a pas imaginé l’alchimie, les sortilèges, la scrutation, Nicolas Flamel, l’astrologie, le Côté Obscur, ou bien d’autres concepts et informations occultes. On peut raisonnablement supposer que Rowling a fait des recherches ou a été exposée à des pratiques occultes et magiques.
L’idée d’utiliser la sorcellerie pour combattre le mal, ou d’utiliser la « bonne » magie pour combattre la « mauvaise » magie, est un élément majeur de l’intrigue. En 1996, un film intitulé The Craft (Dangereuse Alliance en français, Magie Noire au Québec) a inculqué au public l’idée que le recours à la sorcellerie pour combattre le mal est une bonne chose. Ce film a contribué à galvaniser le mouvement grandissant de la Wicca/sorcellerie et a attiré de nombreuses adolescentes vers la Wicca (Llewellyn’s New Worlds of Mind and Spirit, Sept/Oct. 1996, p. 6 : « Que vous l’aimiez ou que vous le détestiez, The Craft a suscité un regain d’intérêt pour la magie, l’occulte et la sorcellerie »). Demandez à n’importe quel Wiccan comment défendre la pratique de la sorcellerie, et beaucoup répondront qu’il est normal d’utiliser ses pouvoirs « pour le bien ».
En quoi ce message diffère-t-il de celui des livres de Harry Potter ? Harry Potter, loin d’enseigner contre l’occultisme, le soutient vivement. Ceux qui s’opposent à la sorcellerie sont moqués et considérés comme stupides.
Nous ne sommes pas dans un monde où les sorcières sont des mégères avec des robes noires et des chapeaux pointus ou bien dans lequel les magiciens et les sorciers n’existent que dans les films de Disney. Nous sommes dans un monde où des gens ordinaires pratiquent activement la sorcellerie, la magie, l’envoûtement et d’autres méthodes occultes.
De nombreux sorciers, médiums, néopaïens et autres adeptes de l’occultisme faisaient partie de mes clients lorsque je pratiquais l’astrologie. Depuis, je suis en contact avec eux dans le cadre de ce ministère. En fait, ce que l’on appelle les « religions de la terre » (Wicca et autres formes de néopaganisme) se développent.
Il y a une différence entre la fantasy et l’occulte. La fantasy peut être utilisée d’une manière qui exclut totalement les références à l’occulte. Mais ce n’est pas ce qui se passe dans ce livre ; au contraire, la fantasy ici se nourrit de l’occulte et s’en inspire. Certes, il ne s’agit que d’une histoire, mais une histoire peut enseigner et influencer. Elles peuvent présenter des idées et endosser des visions du monde. Ce livre désensibilise-t-il les enfants à l’occultisme ? Que se passera-t-il lorsqu’ils seront plus âgés et qu’ils rencontreront des jeunes qui pratiquent la magie, jettent des sorts et tentent d’entrer en contact avec des esprits ? Ces pratiques deviennent de plus en plus populaires et sont déjà très répandues chez les adolescents.
Harry Potter glorifie l’occultisme. Dieu condamne l’occultisme. Devrions-nous prendre à la légère un livre qui encourage ce que Dieu a si gravement interdit ?
Si vos enfants lisent ou ont déjà lu ces livres, utilisez-les comme un outil pour leur enseigner, à partir de la parole de Dieu, ce que Dieu dit de l’occultisme. Apprenez-leur à partager ces informations avec douceur et amour avec leurs amis. Il est primordial qu’ils soient équipés pour faire face à la tendance croissante de l’acceptation de l’occultisme dans notre culture.
Notes
(A) Termes bibliques pour les pratiques occultes :
Plusieurs termes sont utilisés dans l’Ancien et le Nouveau Testament pour décrire des pratiques similaires à la magie et à la sorcellerie. Un mot de l’Ancien Testament, qacam, est utilisé dans certaines versions de la Bible pour désigner la divination, tandis que dans d’autres, il est traduit par « sorcellerie ». En outre, il existe plusieurs mots de l’Ancien Testament à partir desquels on peut dériver « sorcier, sorcière, astrologue ou magicien ». Beaucoup de ces mots ont une origine commune en termes de signification, même si les mots eux-mêmes diffèrent. Par exemple, un mot traduit par « astrologue » peut provenir d’une racine signifiant « diviser les cieux ». Certains mots pour « sorcier, sorcière ou jeter des sorts » dans l’AT viennent d’un mot signifiant « chuchoter ou siffler, marmonner des mots magiques ou des incantations ; enchanter ; pratiquer la magie, être un sorcier, utiliser la sorcellerie », kashaph, la forme du nom, kashshaph, signifie donc « un enchanteur, un sorcier ou un magicien » (Lexical Aids to the Old Testament, The Hebrew-Greek Key Study Bible, ed, Spiros Zodhiates, AMG Publishers, 1990, p. 1737 [sources lexicales à la p. 1705]). L’utilisation de ce mot est une onomatopée, car il est censé ressembler au sifflement ou au chuchotement d’une personne qui jette des sorts. Dans le Nouveau Testament, le mot « sorciers » est utilisé dans Apoc. 21:8 et 22:15, tandis que le mot sorcellerie est utilisé dans Apoc. 9:21 et 22:15. Les mots utilisés ici (Strong’s #5332 et 5331) sont pharmakeus qui signifie un droguiste (pharmacien) ou un empoisonneur et, par extension, un magicien ou un sorcier (Strong’s Greek Dictionary of the New Testament, 95). En Gal. 5:20, ce même mot est traduit par « sorcellerie » dans la version King James.
[Ndlt: en français, ce mot est traduit par « magie » dans les Bibles Louis Segond et la Semeur, et encore « empoisonnement, ou enchantement, ou sorcellerie » dans d’autres traductions].
La traduction de l’hébreu et du grec vers l’anglais comporte des recoupements et des chevauchements, car toutes ces pratiques relèvent des arts occultes. La traduction anglaise de ces mots dépend beaucoup du contexte et de ce qu’était la pratique particulière de l’occultiste, qui pouvait inclure beaucoup de choses. La pratique même semble plus importante qu’un terme exact. Les traductions anglaises les plus courantes paraissent être witch, sorcerer, spiritist, magician, soothsayer et divination.
(B) Bref survol de la magie/sorcellerie :
La magie, en tant que rituel ou technique visant à manipuler des forces de manière surnaturelle, remonte aux premiers hommes et se retrouve dans les peintures des cavernes. La magie est courante dans la mythologie grecque, sous la plume d’Homère, dans la littérature religieuse cananéenne, dans les mythes akkadiens et dans la religion et les mythes égyptiens (Colin Brown, ed. et trans., The New International Dictionary of New Testament Theology, vol. 2 {Grand Rapids : Zondervan et Paternoster, 1976}, 552-4). On trouve des traces de magie dans des papyrus égyptiens datant des IIIe et IVe siècles après J.C. En Grèce, la magie était une combinaison d’influences grecques et égyptiennes. Elle incluait la croyance en des créatures mi-hommes, mi-animaux et dans le pouvoir magique des mots. Des pratiques magiques se sont infiltrées dans le judaïsme, utilisant souvent le nom de Dieu (New Int’l Dictionary, 556), bien que ces pratiques soient strictement interdites dans les Écritures hébraïques (Deut. 18, 9-12 ; Lev. 19, 26, 31, 20, 6 ; Jer. 27, 9-10 ; Malachi 3, 5).
La magie, aussi appelée sorcellerie, peut être définie comme le fait de jeter des sorts en utilisant une formule spéciale de mots ou d’actions pour obtenir un contrôle, ainsi que comme une technique de manipulation des forces surnaturelles pour atteindre certains objectifs par le biais d’un contact avec les esprits et les royaumes psychiques. La magie blanche était censée être utilisée à des fins bénéfiques et la magie noire à des fins maléfiques (New Int’l Dictionary, 552, 6). Un magicien peut être défini comme quelqu’un qui possède des connaissances occultes, comme un devin ou un astrologue. Il s’agit de quelqu’un qui tente d’obtenir certains résultats au-delà des capacités normales de l’homme. En Égypte et à Babylone, les magiciens étaient des prêtres cultivés et savants. On pensait qu’ils possédaient des connaissances spéciales et c’est pourquoi les dirigeants faisaient appel à eux pour interpréter les rêves (Zondervan, vol. 4, 38).
Le New International Dictionary cite pharmakos comme un terme apparenté (bien qu’il s’agisse d’un mot différent) parce que traditionnellement, les herbes étaient cueillies et utilisées pour jeter des sorts et invoquer les esprits lors de cérémonies magiques (p. 558). Python est également cité comme un terme apparenté en raison de son lien avec l’Oracle de Delphes. C’est à Delphes qu’Apollon a tué le serpent Python qui gardait l’Oracle. Python a fini par signifier un esprit de divination ; on croyait de même qu’un ventriloque avait cet esprit dans son ventre. Ce terme est utilisé dans Actes 16:16 pour la jeune fille de Philippes qui avait le « pneuma pythona », un esprit de divination, ou littéralement, un esprit de python (p. 558).
Sources Sélectionnées
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Marcia Montenegro
Marcia Montenegro est une ex-astrologue professionelle maintenant missionnaire avec FIM (Fellowship International Mission) et fondatrice/rédactrice de CANA – Christian Answers for the New Age (Réponses chrétiennes au Nouvel Âge), un ministère chargé d’informer et d’éduquer au sujet du New Age, des croyances occultes et d’équiper les croyants en matière de discernement.
Avant de devenir astrologue, Marcia a été engagée dans diverses croyances et pratiques New Age, occultes et orientales, y compris la Conscience de la Lumière Intérieure, le bouddhisme Tibétain, le bouddhisme Zen, les enseignements et la méditation Hindous, et les classes de développement psychique. Au cours de ces années, elle a également participé à des régressions de vie antérieure, à la numérologie, aux cartes de Tarot, aux contacts avec les esprits, aux séances de spiritisme, aux voyages astraux et a été guidée par un esprit au cours d’une visualisation guidée.