Où en sera votre église dans cinq ou dix ans ? Avec l’adoption de la musique chrétienne contemporaine, beaucoup d’églises ont déjà changé au point d’être méconnaissables. Malgré cela, encore d’autres vont subir ce changement.
L’adoration contemporaine
Notre manière d’adorer est l’un des problèmes les plus importants auxquels sont confrontées les églises bibliques aujourd’hui, et voici pourquoi. Six types de culte hautement défectueux peuvent être observés – souvent tous mélangés ensemble. Il y a :
Le culte du plaisir personnel
Le culte du plaisir personnel place le plaisir de l’adorateur au premier plan, plutôt que le désir de Dieu.
Le culte mondain
Le culte mondain emprunte la musique de divertissement du monde actuel avec ses rythmes, ses instruments, ses actions et sa présentation de spectacle, sans tenir compte de tous les avertissements de la Bible concernant l’amour du monde.
Le culte esthétique
Le culte esthétique s’imagine que les orchestres, les groupes et les solos instrumentaux sont de véritables expressions d’adoration, comme si Dieu était adoré à travers ces choses, alors que le Christ a dit : « Dieu est Esprit : et ceux qui l’adorent doivent l’adorer en esprit et en vérité ».
Le culte extatique
Dans le cas du culte extatique, les gens se mettent dans des états hautement émotionnels et même semi-hypnotiques, alors que l’Écriture dit que nous devons toujours prier et chanter avec l’intelligence.
Le culte superficiel
Le culte superficiel réduit les hymnes à des refrains véhiculant une ou deux idées élémentaires, parce que les thèmes spirituels solides ne sont pas recherchés.
Le culte informel
Un culte dans lequel des dirigeants décontractés, blagueurs et plein d’anecdotes transforment les églises en salons, privant ainsi le Seigneur de dignité, de révérence, de grandeur et de gloire.
C’est comme si les églises avaient attrapé six virus en même temps. Comment les églises peuvent-elles survivre dans la puissance de l’Esprit si leur occupation la plus élevée est malade ? Comment le peuple de Dieu peut-il se préserver des souillures du monde, si le monde s’est emparé de l’adoration ? Comment pouvons-nous faire sortir les âmes perdues du monde, si nous sommes les mêmes que le monde ? Le culte est certainement l’un des sujets les plus importants de l’heure.
Un tout nouveau concept
Dans cet article, je voudrais m’adresser avec beaucoup de respect à mes frères chrétiens, y compris les pasteurs et les responsables de l’Église, qui ont adopté des éléments du culte contemporain. Ils ont été persuadés que leurs réserves se sont qu’une question de goût et de culture et qu’ils devaient introduire quelques nouveautés aux côtés de l’ancien, préservant ainsi le meilleur du culte traditionnel.
Le problème est que l’ancien et le nouveau représentent des concepts opposés du culte. Le nouveau rompt avec tous les principes bibliques retrouves à la Réforme. Même l’histoire du nouveau culte sonne l’alarme et démontre le gouffre entre l’ancien et le nouveau.
Le développement de ce nouveau culte est désormais assez bien connu et peut être ébauché ici en quelques phrases.
Il a principalement commencé en Californie à la fin des années 1960, lorsque de nombreux hippies se sont tournés vers le Christ, devenant ainsi connus sous le nom de « Jesus people » (voir Jesus Movement). Ils adoraient avec le même style de chant que celui qu’ils avaient connu en tant que hippies. Divers mouvements chrétiens se sont formés pour les encourager, dont les célèbres Calvary Chapels. Leurs louanges consistaient principalement en des refrains d’un seul verset, répétés sans cesse. Les paroles étaient simples, plus simples encore que celles d’un chœur d’enfants traditionnel. Il y avait rarement une confession de péché ou l’expression d’une quelconque doctrine.
Aussi bien intentionné soit-il, le nouveau culte n’était ni façonné ni influencé par un modèle biblique de culte, ni par la pratique générale des églises croyantes jusqu’à cette époque.
Il s’agissait d’une forme d’adoration façonnée et conçue dans le sein du mysticisme de méditation, dans lequel des hippies par centaines et par milliers s’asseyaient sur les collines californiennes, les yeux fermés, se balançant dans un état extatique, faisant écho à leur expérience antérieure avec les drogues. Les anciens hippies ont transposé dans leur nouvelle foi chrétienne la même quête de sensations émotionnelles à laquelle ils étaient habitués et, malheureusement, aucun de leurs mentors chrétiens ne leur a montré une meilleure voie.
Une nouvelle musique
Cette nouvelle approche de louanges s’est rapidement développée, et a fusionné avec un autre nouveau courant de chansons « chrétiennes » écrites par ceux qui voulaient simplement que la musique de louange et d’adoration ressemble à de la musique rock profane. En d’autres termes, ces derniers voulaient passer un « bon moment » dans un sens mondain.
Nous devons être conscients que le nouveau culte est né de ces deux écoles, à savoir le mysticisme hippie et le christianisme mondain. Il a été rapidement intégré au mouvement charismatique, d’où sont issus la grande majorité des nouveaux chants d’adoration. Quelques années plus tard, à la fin des années 80, de nombreuses églises plus saines et plus bibliques ont commencé à adopter ce nouveau style d’adoration.
Ces informations de fond devraient nous inciter à une grande prudence, mais les principes bibliques des pages suivantes [de ce livre] devraient être le facteur décisif pour décider si nous acceptons ou rejetons des nouvelles voies. Nous ne pouvons certainement pas mélanger des concepts opposés. S’agit-il d’un culte ou d’un divertissement ? – telle est la question.
La « musique chrétienne contemporaine » a désormais conquis d’innombrables assemblées de toutes tendances théologiques à travers le monde, non sans de nombreuses oppositions. En règle générale, la principale stratégie employée par les partisans du nouveau culte a été de réduire l’ensemble du débat à une question de goût, de style et de génération.
Ceux qui s’en tiennent aux « vieilles » méthodes sont parfois accusés de refuser égoïstement de s’adapter à l’évolution de la culture. On les a même qualifiés de pharisiens de l’Église du 21e siècle, coupables de vouloir entraver un grand mouvement du peuple de Dieu et d’avoir forcé la division sur des questions non essentielles. Malgré tout cela, un grand nombre d’Églises à travers le monde entier résistent encore aux nouvelles voies, estimant que de grands principes sont en jeu.
Les principes d’adoration biblique
Le problème avec la rhétorique de ceux qui préconisent un nouveau culte est qu’ils semblent ne pas reconnaître, et encore moins discuter, des principes historiques et bibliques du culte.
C’est comme s’il n’y avait pas grand-chose à propos du culte dans la Bible. C’est comme si la Réforme n’avait jamais réformé le culte pour le ramener aux Écritures. C’est comme si les définitions fondamentales adoptées au fil des siècles étaient devenues invisibles et inexistantes. Où sont passés ces principes inestimables et vitaux ? Pourquoi n’en parle-t-on presque jamais ? Les partisans d’un nouveau culte les évitent-ils délibérément, ou les ignorent-ils vraiment ? En tous cas, il est étonnant de constater qu’ils sont ignorés avec une telle facilité.
Les croyants de la génération des soixante ans et plus se souviennent que ces principes étaient encore enseignés dans leur jeunesse, mais ce n’est plus le cas aujourd’hui. De nouvelles définitions du culte sont apparues, qui n’auraient jamais été acceptées il y a encore cinquante ans – des définitions qui détruisent les principes centraux du culte chrétien évangélique et protestant, nous ramenant à la pensée médiévale et catholique.
Nous commencerons par identifier trois écarts majeurs des normes bibliques (telles qu’elles ont été récupérées lors de la Réforme), typiques de l’ensemble du mouvement de louange moderne. Une quatrième déviation sérieuse apparaît au chapitre 12.
Les Églises qui n’ont adopté les chants et la musique de louange modernes que dans une mesure limitée doivent tenir compte des erreurs profondément significatives qui gouvernent les écrivains et compositeurs du nouveau genre, dont la plupart adhèrent à une théologie superficielle et poursuivent des objectifs œcuméniques.
Ce post est une traduction de l’extrait du livre Worship or Entertainment? (Culte ou Divertissement?) de Dr. Peter Masters, pasteur de l’Eglise Metropolitan Tabernacle, London, fondée par C. H. Spurgeon.
Je voudrais ajouter que le Seigneur peut permettre, parfois pendant un temps, notre attachement à ces mouvements de louanges « défectueux ». Cependant, avec le temps, la croissance dans la Parole, et le travail de sanctification en nous, Dieu désire nous ouvrir les yeux et nous montrer quelle est Sa volonté. Oui, il nous montrera ce qu’Il attend vraiment de nous dans le culte, et ce en quoi Il ne prend pas plaisir. Car le culte est pour lui.
